Le Front National est-il un parti comme les autres ? Pas vraiment...
Le Front national est un parti légal, ce point n’est pas contestable dans la mesure où son action s’inscrit dans le cadre juridique des lois de notre pays mais force est de reconnaître qu’il s’agit d’un parti « spécial » pour ne pas dire « très spécial »…
Tout d’abord, il s’agit d’un parti « familial » d’essence oligarchique créé par Jean-Marie Le Pen en 1972, présidé aujourd’hui par sa fille Marine Le Pen, membre du Bureau Politique du Front National comme Marion Maréchal-Le Pen …
Ce caractère familial se double d’une organisation interne pyramidale. A l’instar de tous les partis extrémistes d’origine groupusculaire, la culture de l’ordre et de l’autorité y est fortement développée sur un mode paramilitaire laissant peu de place à l’esprit critique. Enfin, c’est un parti éminemment radical. La radicalité du Front National s’exprime, avant tout et surtout, au niveau de ses idées dont la pertinence n’a jamais été en soi une priorité.
L’architecture doctrinale du Front National repose, quant à elle, sur le communautarisme, l’isolationnisme et le socialisme avec pour référentiel supérieur la Nation. « Les Français d’abord » est l’expression la plus aboutie du communautarisme frontiste couplé à une volonté isolationniste absolue qui peut se résumer par, chacun chez soi !
La combinaison du communautarisme et de l’isolationnisme impose une opposition de principe au libéralisme économique en faveur d’une approche administrée de l’économie intégrée dans le concept flou mais rassurant de « patriotisme économique ».
Pour faire vivre cette architecture idéologique, le Front National a besoin d’un discours simple, d’aucuns diront simpliste, articulé autour d’une défiance permanente envers tout ce qui peut - selon le Front National - menacer la Nation, d’une exaltation béate d’un passé idéalisé et d’une vision du futur suffisamment irréaliste pour s’affranchir de tout besoin de cohérence sur le plan intellectuel.
Au global, ce discours aux forts relents, réactionnaires, xénophobes et nationalistes est alimenté par deux pratiques récurrentes inscrites dans l’ADN du Front National à savoir la désignation permanente de bouc-émissaires (la mondialisation, Bruxelles, les étrangers…) et l’adoption, en toutes circonstances, du statut de victime du « système », de l’establishment, des medias…
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui comme demain, les idées régressives du Front National devront toujours être combattues frontalement sur le plan politique. Par essence étrangères à l’excellence française, elles sont l’incarnation d’une médiocrité maintes fois incarnées à travers l’Histoire avec toujours pour résultat, la désolation des peuples et le chaos…
